Le transfert de cinq classes de la MFR de Bonneuil-Matours, en liquidation, renforce la vocation agricole du site chauvinois, en pleine renaissance.

Des effectifs en hausse de 65%! Les malheurs de la Maison familiale et rurale (MFR) de Bonneuil-Matours, placée en liquidation judiciaire après des difficultés financières, offrent de nouvelles perspectives à celle de Chauvigny, qui bénéficie du transfert de cinq classes de la structure défaillante. Ses effectifs vont ainsi passer de 110 à 182 élèves pour cette rentrée 2021-2022.
« On reprend des couleurs », sourit Nelly Garda-Flip, la directrice de l’association chauvinoise. Sans se réjouir outre mesure.
Dans un passé récent, c’était à son tour de ramer pour éviter le naufrage de sa MFR, minée par une trésorerie en berne et une pénurie d’inscrits. Ce renfort massif va servir à consolider la remise à flot.

Cinq formateurs et une animatrice ont été recrutés
pour renforcer les équipes

« Les MFR de la Vienne souhaitaient que les formations agricoles restent sur le territoire », indique-t-elle, au moment de récupérer la totalité de la filière CGEA (Conduite de gestion de l’exploitation agricole), de la seconde à la terminale. De quoi densifier l’offre d’une maison à la fois centre de formation par apprentissage (CFA) et de formation professionnelle en alternance pour les jeunes. « Cela renforce notre image agricole », constate Nelly Garda-Flip.
À ses côtés, Gérard Delis, président du conseil d’administration de la MFR depuis juin 2020, tempère l’enthousiasme: « Cela permet de retrouver le niveau des effectifs de 1987… Nous avions des locaux qui dormaient ou étaient sous-exploités. » Donc, pas besoin de pousser les murs. « Nous avons redistribué les espaces et relookés les locaux. On est résolument tourné vers l’avenir », indiqueNelly Garda-Flip.

Des métiers en pointe
durant la crise sanitaire

L’horizon n’est pas forcément bouché pour des jeunes désireux d’apprendre « autrement afin de bâtir leur projet professionnel ». « Ils se forment à des métiers en pointe durant cette crise sanitaire dans les secteurs de l’agriculture, des services à la personne et du commerce de bouche », remarque Gérard Delis.
Pour répondre, en terme d’accompagnement, aux attentes d’élèves plus nombreux avec 85% d’internes, les équipes pédagogique, d’intendance et de logistique sont élargies. « Nous avons recruté cinq formateurs pour passer de 11 à 16 enseignants plus une animatrice sur le temps de la vie résidentiel ». Un rajeunissement de l’encadrement à même d’apporter « un nouveau dynamisme dans le respect de la culture et des valeurs de la MFR de Chauvigny ».
« Nous travaillons en co-construction pour le projet pédagogique », appuie Nelly Garda-Flip, incluant les familles, mises en confiance par un taux de réussite de 94% aux examens, et aussi les maîtres d’apprentissage. « On parle beaucoup de l’inclusion mais encore faut-il nous en donner les moyens », termine la directrice, fermement déterminée à relever le défi.

Retrouvez l’article (et photo) de Jean-François Rullier dans l’édition de centre Presse du 28 août 2021

 

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